Au rythme de la nature

Notre vignoble est en moyenne âgé d’une trentaine d’années (l’âge adulte, mur et sage !), avec certaines parcelles de plus de 80 ans ! Les arrachages de vigne restent limités à des cas exceptionnels, mais en aucun cas dans l’objectif de planter un « nouveau » cépage ou rendre la parcelle plus confortable à travailler. Nous travaillons au service de notre Terroir, non le contraire. Nos rendements s’en retrouvent bien plus bas que ne l’autorise l’AOC Alsace.

Si la certification « bio » ne s’est pas imposée aux yeux de Joseph, Christian a naturellement sauté le pas! Les principes de la biodynamie ont encore bien plus attirés la nouvelle génération: en effet, « lutter » contre des maladies avec des produits bios achetés en bidon ne convenait pas. Tandis qu’apporter un maximum de bien être à la plante et au sol en respectant les cycles naturels de la vie (donc de la plante, de la lune, des saisons, de la journée…), effectuer des soins par les plantes (phytothérapie), les huiles essentielles et des produits naturels tels le petit lait ou le sel de mer, ne vont certes pas permettre de « lutter » contre l’oïdium ou le mildiou, mais donneront à la vigne les ressources pour y résister !

Bien sûr, la nature ne nous fait pas toujours de cadeau… il faut alors se montrer réactif, prêt à sacrifier certains moments de repos. Car si l’on n’agit pas au moment opportun, la récolte peut rapidement être compromise lorsque nous ne possédons pas les armes curatives qu’apporte la chimie !

Notre viticulture, c’est ainsi beaucoup d’Amour, du bon sens paysan, du Respect, de la Biodynamie adaptée à nos besoins, de la présence, du temps et de l’attention. Nos 40 parcelles ne sont autres qu’autant de membres d’une famille, sur lesquels nous devons veiller et les faire vivre en harmonie ensemble et en bonne santé !

Rendements
Les vignes historiques du Domaine oscillent autour des 45 hl/ha, rendement agronomique normal selon nous. Ce chiffre varie de 20 à 60 hl/ha, en fonction des aléas climatiques, de la générosité de la nature et du millésime ! Tandis que le cahier des charges de l’Appellation autorise 80 hl/ha en moyenne, avec des pics de production pouvant aller jusqu'à 100 hl/ha...

Crée en 1991, le label Ecocert (AB) est l’organisme de certification spécialisé en Agriculture Biologique. Ces auditeurs, implantés dans toutes les régions, vérifient sur le terrain que les producteurs et fabricants engagés dans cette démarche respectent bien les Règlements de l’agriculture biologique. L’organisme, délivre par la suite les logos et documents de certification qui attestent de cette conformité. Participant aujourd’hui encore à la rédaction des réglementations française et européenne, il intervient auprès du Ministère de l’Agriculture, de l’INAO et de la Commission européenne pour soutenir le développement de ce mode de production.

La biodynamie ouvre encore une dimension sociale, paysanne et autonome bien plus passionnante et terriblement humaine.

  • partir à la cueillette des orties, de la prêle, pissenlit, camomille, tanaisie, valériane… pour l’élaboration de tisanes fortifiantes pour la vigne,
  • aller chercher du petit lait chez notre paysan du coin,
  • appliquer au petit matin ou en fin de journée avec sa pompe à dos, tel « un médicament homéopathique fait maison », des préparas à base de silice de roche ou de bouse de vache compostées, destinées à structurer la plante et dynamiser la vie microbienne du sol.
  • coucher l’herbe au lieu de la tondre afin de préserver la biodiversité floristique et protéger les sols de la sécheresse,
  • travailler le sol sur des faibles profondeurs, sans bouleverser les couches naturelles et la faune du sol,
  • effectuer la plupart des travaux de saison (épamprage, ébourgeonnage, palissage, effeuillage…), comme la récolte des raisins, à la main.

L’ensemble de notre vignoble est enherbé, afin de favoriser l’activité microbienne et ainsi préserver nos terroirs de l’érosion et de la mort des sols. Nous n’utilisons aucun herbicide ou engrais chimique. Afin de préserver la microflore et la faune des sols, nous effectuons des travaux superficiels : passage des disques avec la chenillette, couchage de l’herbe au rolofaca à la fin du printemps et au cours de l’été. Le désherbage des jeunes plants est effectué à la pioche, à la fin du printemps. Cette année, nous avons également fait appel à un prestataire du village d’Ammerschwihr, Pierre Eiché, pour travailler les sols de nos Grands Crus (Kaefferkopf et Schlossberg) avec ses chevaux Afghane et Vulcain. Pour la double raison que nous sommes convaincus que les pratiques anciennes sont plus respectueuses de nos terres et pour favoriser la dynamique locale et crée du lien social !